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Lisle Ellis a composé une suite somptueuse en hommage à Jean Michel Basquiat. Il s’en explique dans les notes de pochette : « à la fin des années 90 je me suis senti irrésistiblement attiré par la peinture. Ç’a été un tournant très important. J’ai fait là quelque chose qui aurait été inconcevable pour moi à tout autre moment. Je me suis mis à peindre, jusqu’à en exclure presque totalement la musique de ma vie. En fait, peindre m’a reconduit à la musique avec quelque chose de nouveau, la musique électronique.  Pour traverser cette phase de peinture et d’exploration de l’électronique j’avais constamment avec moi le travail de Jean-Michel Basquiat. Il me semblait que nous partagions certaines sensibilités artistiques, comme le fait de reconnaître que la vision qui permet de conquérir de nouvelles terres est la continuation des travaux de ceux qui sont venus avant »  (les textes de pochette en anglais, des biographies et de nombreux liens sont disponibles sur le site du label)

La prise de son est d’un équilibre remarquable. Summonings ouvre le disque entre musique contemporaine et dance floor. A un combo de jazz, soit dr/cb/p plus fl/sax/tb, Ellis ajoute l’électronique, les sons naturels et la voix savante ; en s’adjoignant Lake, Lewis et Ibarra il s’assure le concours de musiciens au spectre large et ce qu’il leur donne à jouer les stimule audiblement. L’improvisation est sollicitée d’une manière méditative, pour renforcer le caractère des morceaux. C’est l’œuvre d’un artiste plein d’expérience retourné à un moment de son existence par une expérience esthétique et éthique assez forte pour lui donner l’enthousiasme d’une nouvelle création. Lisle Ellis nous promène dans la beauté avec une musique toute de précision sans raideur, un rêve.